LETTRE-TDM-n°12 : MASQUES HIMALAYENS LOCALISATIONS & ORIGINES
Par François Pannier
Dès son ouverture au reste du monde, le Népal devint rapidement une plaque tournante régionale du commerce des objets d’art, primitifs ou classiques. Les marchands newars ou tibétains, forts de nombreux siècles de commerce interfrontalier, comprirent vite l’intérêt – et leur intérêt –, d’exploiter cette nouvelle source de revenus. Empruntant les « Chemins de Kathmandou », les hippies furent parmi les premiers à considérer l’art, les arts, de cette région. Antérieurement, l’art tribal des montagnes ne suscitait que mépris auprès de l’administration népalaise, constituée en grande partie de fonctionnaires issus de la caste des brahmanes. Cet art provenant de populations tribales hors castes ne présentait strictement aucun intérêt à leurs yeux. Pour un brahmane, toucher des objets de cette origine entache sa pureté originelle et nécessite des rituels de purification pour la retrouver. Les premiers acheteurs pour les masques et objets chamaniques firent prendre conscience aux marchands de leur valeur artistique et des possibilités financières à en tirer. Ils s’empressèrent d’envoyer dans les montagnes des rabatteurs pour collecter des œuvres, non encore parées de la mention « art ».