Il est dix heures du matin lorsque la chamane et moi nous lançons sur les chemins enneigés pour nous rendre chez Zo’hro, la patiente qui organise le rituel. Nos pas dérapent sur le chemin verglacé. Nous longeons la rivière à sec en silence avant d’atteindre, au bout d’une demi-heure de marche dans la neige, la station des taxis collectifs. Encore dix minutes et nous arrivons à destination. Dans la cour, un mouton attend son heure, attaché par une longe à un arbre. La patiente, la quarantaine, nous accueille. Elle semble très soucieuse. Une jeune fille nous invite à entrer dans le salon. Cinq autres femmes sont déjà présentes, très gaies, contrairement à Zo’hro qui paraît porter le poids du monde sur ses épaules. D’autres invitées arrivent une à une, s’installent, échangent des nouvelles. Les conversations enjouées vont bon train. On nous sert le thé en attendant l’arrivée des retardataires. Il est onze heures du matin lorsque la chamane saisit son tambourin et entonne son chant, les voix se taisent. Le rituel durera toute la journée.
Tous les rituels ont été observés sur une zone correspondant à l’ancienne Sogdiane,
à cheval entre l’Ouzbékistan et le Tadjikistan.

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