Photographies extraites de "De long en large Ladakh" par Jean Mansion - édition Findakly. Copyright Lise Mansion

LE POT A LAIT NEPALAIS Cliquer pour agrandirLE POT A LAIT NEPALAIS ET LE LEZARD ACEPHALE

Il y a quelques années, une théorie a été développée concernant la nature de l’iconographie de la poignée des seaux en bois népalais. Cette thèse émettait que la poignée était constituée d’un lézard acéphale et que la représentation graphique du reptile sur le seau avait pour fonction d'effrayer les mouches et les moustiques qui, tombant dans le lait, le faisait tourner. Cette opinion nous paraît peu documentée et fantasque. Toute personne étant assaillie par des mouches et des moustiques sait parfaitement que même avec une tête et des battements de bras, ces insectes ne sont pas particulièrement affolées. J’avais contacté à l’époque le laboratoire scientifique de la chambre syndicale de la laiterie en leur demandant l’impact que les mouches et les moustiques pouvaient avoir dans le lait tourné. Amusé, le responsable m'avait ironiquement répondu qu’en mettant la moitié de mouches et de moustiques dans du lait et en laissant macérer pendant huit jours, cela avait de fortes chances de tourner.

Plus sérieusement, lorsque l’on voit les seaux, tels que ceux reproduits aux pages 122 et 123 du catalogue « Ghurras de la ferme au musée – Népal », on voit très clairement qu'ils ont été fabriqués avec des poignées en vannerie pour la préhension et que ce motif de vannerie a été repris en sculpture. De plus, les enroulements latéraux démontrent bien qu’il s’agit de cordages et non pas de pattes de lézards. Toute personne mettant en doute cette version pourra consulter utilement l’Encyclopædia Universalis.

L’ennui avec ce type d'allégation est que l'on retrouve maintenant régulièrement, dans les catalogues de ventes en particulier, cette affirmation absurde.

Comme disait Saint Ignace de Loyola :

« Une grande erreur propagée par beaucoup devient rapidement une vérité partagée par tous. »

FP